mercredi 21 mai 2014

Et le jeûne ?



les avantages du jeûne
Le jeûne ?
Au fait : faut-il jeûner ou non ?
Cela dépend : il y a jeûne et jeûne. Parce qu'il y a le jeûne hygiénique, le jeûne esthétique, le jeûne sportif, le jeûne artistique, le jeûne par obligation professionnelle, le jeûne par obligation religieuse, le jeûne ascétique. Evidemment, il y a aussi le jeûne spirituel... mais chut...

Donc il y a le jeûne hygiénique, ou médical, c’est pour nettoyer nos pauvres organismes des toxines que notre alimentation superbe y aura accumulées ; c’est le propre d’une société de surconsommation, de suralimentation, de surcharge pondérale, de surcharge émotionnelle, de surcharge d’informations, bref : une société qui se noie, lestée par toutes les surcharges qu’elle accumule.

Il y a le jeûne esthétique, pour maigrir, pour plaire, pour répondre à un canon de beauté absurde mais qui rapporte une fortune à ceux qui le promeuvent. Pour être "belle"? Hmm...des goûts et des couleurs...

Il y a le jeûne des sportifs, des artistes, des danseuses mais pas seulement elles, en vue d'une réussite professionnelle accrue.

Il y a bien sûr le jeûne ascétique, dans certaines cultures philosophiques ou spiritualistes, pour détacher l’esprit des convoitises qui le maintiennent en esclavage. Alors là il s'agit de jeûner pas seulement de nourriture mais aussi de l'hyperactivité professionnelle ou bénévole, du besoin de tout quantifier (y compris le bien que nous pensons "faire"), de nous rassurer par un agenda plein. On peut toujours jeûner de nourriture, de la télévision, des plaisirs futiles, de l’internet, bref : de tout ce dont nous sommes esclaves, mais il y a aussi le jeûne des sens, la garde des sens, du regard, du cœur, de l’imagination, des pensées, par divers moyens ascétiques comme des mantras dans certaines religions, la prière du coeur ou les invocations dans d'autres. De toute notre agitation, il peut convenir quelquefois de prendre du jeûne, donc du repos en vue de la libération de l'esprit.

Le but du jeûne spirituel est de mieux goûter Dieu et sa Parole dans les religions révélées pour jeûner non seulement du péché mais encore des occasions de péché et de nous ouvrir à Dieu, nous ouvrir à l’Amour de Dieu.

Mais a-t-on jamais entendu quelqu’un se proposer de jeûner de Dieu, de jeûner de prière, de jeûner d’aimer ? Jamais. Au contraire, tous les autres jeûnes sont en vue de nous approcher de Lui, de L’aimer. Et si l'on jeûne d'autres choses, c'est pour se trouver dans la Vie de Dieu. 

"Si vous ne mangez pas ce Pain, vous n'aurez pas la Vie en vous". Alors pourquoi devrait-on jeûner du Pain Vivant ?

A-t-on jamais entendu demander à un pauvre du tiers-monde ou du quart-monde dont toute l’alimentation se compose d’un seul repas d’un seul plat, de jeûner ? surtout quand ce "plat" n’est autre qu’un peu de pain ? 

Et faire jeûner notre pauvre âme du Pain quotidien ?

Parler du jeûne eucharistique comme s'il consisterait à ne pas s’approcher du sacrement de l’Eucharistie pour en avoir davantage faim après est un sens torve destiné à cacher la nonchalance de ceux qui n'ont tout simplement pas envie, voire la flemme, d’aller la célébrer dans leur église.

En vérité, au sens propre, originel, le jeûne eucharistique signifie que pendant un certain temps (actuellement une heure) avant la communion, on ne prend aucune nourriture terrestre et on ne boit que de l’eau. C’est cela le jeûne eucharistique. Ce n’est donc pas de jeûner de l’Eucharistie elle-même mais de jeuner de nourriture terrestre pour l'Eucharistie, pour se préparer à l’Eucharistie.

Et ne voilà-t'y pas que maintenant, le terme jeûne eucharistique, il y en a qui ont l'aplomb de l’employer pour signifier la privation de l’Eucharistie, soi-disant pour en avoir faim. En réalité, pour s'habituer à s'en passer, à ne plus en avoir faim.

Ah ! mais de l’Eucharistie, on a faim et soif. La preuve en est, c’est qu’on se lève et on va jusqu’à l’église. On se déplace. On ne la commande pas encore au supermarché. Au contraire, on se fait pauvre comme un mendiant.
Un mendiant qui attend le pain, allez-vous lui demander de faire un jeûne de pain ?

Toi, mon frère prêtre, fais donc ton examen de conscience. Il n’y a pas de Messe le lundi ? Alors, ne mange rien le lundi.
Tu ne le peux pas ?
Alors : pourquoi, toi, serviteur - ministre! - ne Le sers-tu pas, aux âmes comme Il te l'a ordonné ?
Ouvre les yeux et vois le peuple de Dieu mourir délaissé, abandonné dans les campagnes, isolé un à un dans des maisons de retraites « laïques » où tu vas à peine !
Les Messes des autres jours en semaine, tu ne les dis pas pour tout le peuple, autrement tu la dirais le soir. Non, tu l'expédies à 9h du matin, te plaignant qu'il n'y a personne si ce n'est quelques têtes blanches (comme si c'était un crime qu'ils tiennent fidèles jusqu'à la fin ? Tremble plutôt pour toi !). Tu ne vois pas que c'est toi qui prives toute la tranche d'âge active (et les enfants ou encore les lycéens qui, après leur confirmation, iraient peut-être s'il y avait où) de la possibilité même d'aller à la Messe.
Vois : celui qui est fatigué de Dieu et qui revendique de "se reposer" hors de Lui, ce n’est pas le peuple de Dieu. Non : celui qui est nanti et surchargé, c'est toi, "serviteur paresseux, qui affames et maltraites tes compagnons", toi qui veux cesser à ta guise de servir le pauvre, toi qui possèdes le pouvoir de nourrir mais n’en uses pas.
Es-tu devenu écoeuré de Dieu ?
Au sens propre et figuré : sans coeur ... ?

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