jeudi 3 juillet 2014

Qui est le plus grand ?








C'est bien cela, Seigneur !
Rien n'a changé....
l'homme est aussi pécheur que quand Tu marchais sur la terre !

Oui, hélas, c'est bien cela.

Ton Eglise, Elle, est toujours jeune de son espérance.
Mais dans ses membres, elle vieillit.
Sur le vieux continent en tout cas (pour le reste, je ne sais trop),  il n'y a presque personne à la Messe ; tes prêtres prennent "du repos" le lundi et ne célèbrent pas la Messe pour les quelques-uns qui iraient...

Peut-on Seigneur, vouloir se reposer de la Messe ?
Le ministre n'est-il pas serviteur de l'Eucharistie ?
Jésus-Eucharistie, qu'il sert parce qu'Il est Dieu... et qu'il sert à son peuple... parce que le peuple a Faim et Soif !
Oui, l'Eglise fait l'Eucharistie... mais l'Eucharistie fait l'Eglise !

Et Ton Eglise, Seigneur, elle est en agonie...
Le sang perle et ruisselle sur son corps, ce sang qui lui vient de l'angoisse mortelle où ses ennemis la jettent. Comme Toi, un certain Jeudi Saint...
Dans le Jardin de Gethsémani...
Juste après t'être donné, totalement, au Cénacle au cours du repas pascal.
D'où l''un d'entre tes disciples est parti. Pour te livrer....
Mais pas avant que Toi, Tu ne te sois livré Toi-même, pour nous....
Livré d'avance : la Passion est dès lors réalisée... sous un mode sacramentel mais réel.

Et pendant ce temps-là, au milieu de Tes adieux bouleversants... tes disciples, Seigneur, tes proches... les grands, les colonnes de l'Eglise... ils parlent entre eux pour savoir qui d'entre eux était le plus grand. 
Le plus grand, Seigneur !
Le plus grand... ! après que Tu leur aies tant de fois révélé que ton Coeur est pour les petits...pour les pauvres... pour les sans appui...!

Tes évangélistes le soulignent bien... Ils te laisseront seul dans l'Agonie, eux dormiront.., parce que, pendant l'Institution de l'Action de grâce, de l'Eucharistie, pendant l'anticipation de ta Passion, ils étaient ailleurs.
Toi Tu étais d'En Haut, mais eux, d'en bas.

Toi Tu n'es pas de ce monde, mais eux, à ce moment précis, ils étaient du monde... le monde de ces hommes à qui Tu as pu dire : "comment pourriez-vous croire, vous qui tirez votre gloire les uns des autres et de la Gloire qui vient du seul vrai Dieu,vous n'avez nul souci."
Oui, ils sont bien de ce monde, eux dont l'âme est appesantie par la recherche de la première place avec la comparative ! Etant dans la division du multiple des comparaisons, comment pourraient-ils être capables dès lors d'être UN avec l'UNIQUE.

Même si dans ta grande Prière, Tu peux dire l'inverse, après les bouleversants adieux... pendant que Toi, Tu t'es livré, eux se regardent... regardent la gloriole.
La gloriole religieuse... la pire !

Comme aujourd'hui, Seigneur...
Le saint est au tombeau, invisible... et ses "disciples" se déchirent... pour imposer par la ruse ou par la force "qui est le plus grand parmi eux", parmi elles...

Il n'y a que Marie qui se tait, qui se laisse faire, qui ne magouille pas, qui ne s'interroge pas sur sa place...
Qui garde tout dans son Coeur.
Son Coeur Immaculé.
Son Coeur si pauvre...
Son Coeur mendiant d'Amour... seulement d'Amour...

Ton Eglise, Seigneur, est en agonie...  agonie de l'âme...  et du corps...

Puis cela va être (et c'est déjà dans bien des endroits s'étendant de plus en plus sur tout le Corps Mystique) sa condamnation à mort, sa flagellation, son couronnement d'épine (oui, d'épines ! les épines de la dérision et des moqueries, du cynisme et des ricanements),  puis le portement de son instrument de supplice.
Jusqu'à la  mise en croix (ceux qui vous tueront croiront rendre un culte à Dieu : ils en arriveront là pour n'avoir connu ni mon Père ni moi...), et de l'apparent abandon de Toi, son Dieu...

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonnée ?! 

Pourquoi as-Tu abandonné ton Eglise, celle qui t'a obéi, qui traverse toute la déréliction, toutes les moqueries, toutes les diffamations y compris celle qui la désignent comme LA coupable contre Dieu... faisant porter sur elle tous les péchés des autres... pour la tuer à petit feu, pour la dénigrer... pour que son message ne passe pas... pour la condamner à la mort atroce de la lente usure, celle de l'emprisonnement, celle de l'ostracisation...
Pourquoi...?

Pourquoi, Seigneur, as-tu abandonné apparemment ton Eglise, la fidèle, celle qui ne cherche que Toi, celle qui n'aime que Toi, celle qui est torturée pour Toi ? Celle qui s'est faite obéissante jusqu' à la mort.... à Toi... pour Toi...
Pendant que tout sourit à qui fait ce qu'il veut...
Pourquoi ?

Et, finalement, la mise au tombeau... où tout apparaît fini.
Où seul le silence absolu du dépouillement du coeur veille...
la mendiante...
Marie...



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